Cesplv
Talk-performance, 2021.
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Starting from the careful observation of a simple webcam, the lecture explores the complex relationship between human vision and machine perception. This journey traverses the history of technical images, from the optical theories of Alhazen and Descartes to contemporary artificial intelligence. The presentation confronts several conceptions of the technical image: first as a mechanical reproduction of the visible (Vertov), then as access to a non-human perception (Michael Snow with his camera-machine that "sees as a planet sees"), to the radical experiments of Giraud and Siboni who, by removing the camera lenses, reveal an "umwelt" specific to the machine, evoking von Uexküll's theories and Epstein's "machine psychism." In its final part, the reflection develops through the analysis of computer vision systems and digital image networks which, going beyond the simple simulation of human perception, propose a new form of planetary vision, distinct from previous attempts to liberate the image.
This theoretical reflection is coupled with a visual performance, as the webcam moves autonomously during the presentation, materializing the tension between human control and machine autonomy.


fr
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À partir de l'observation attentive d'une simple webcam, la conférence explore la relation complexe entre vision humaine et perception machinique. Ce parcours traverse l'histoire des images techniques, depuis les théories optiques d'Alhazen et Descartes jusqu'aux intelligences artificielles contemporaines. La présentation confronte plusieurs conceptions de l'image technique: d'abord comme reproduction mécanique du visible (Vertov), puis comme accès à une perception non-humaine (Michael Snow avec sa caméra-machine qui "voit comme une planète"), jusqu'aux expériences radicales de Giraud et Siboni qui, en retirant les lentilles de la caméra, révèlent un "umwelt" propre à la machine, évoquant les théories de von Uexküll et le "psychisme de la machine" d'Epstein. Dans un dernier temps, la réflexion se développe par l'analyse des systèmes de vision par ordinateur et des réseaux d'images numériques qui, dépassant la simple simulation de la perception humaine, proposent une nouvelle forme de vision planétaire, distincte des précédentes tentatives de libération de l'image.
Cette réflexion théorique se double d'une performance visuelle, la webcam s'animant de façon autonome pendant l'exposé, matérialisant ainsi la tension entre contrôle humain et autonomie machinique.